Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) souhaite que les jeunes Québécois fréquentent l’école de 4 à 18 ans et propose de faire de l’éducation la principale priorité du parti.

François Legault a fait cette déclaration dimanche dans le cadre du colloque «Objectif réussite Québec» organisé par le député de Chambly et porte-parole caquiste en matière d’éducation, Jean-François Roberge.

Au cours de l’événement qui s’est déroulé à l’Université du Québec à Trois-Rivières, le chef de la CAQ a proposé de rendre la maternelle à 4 ans accessible pour tous les enfants de la province. Il a également suggéré que l’école devienne obligatoire jusqu’à 18 ans.

François Legault estime que ces deux mesures — dont les coûts sont évalués à 400 millions $ sur cinq ans, dont 90 millions $ pour la première année — permettront de contrer le décrochage scolaire et d’accroître le taux de réussite chez les jeunes.

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«Tout se joue avant 6 ans, a-t-il rappelé devant les journalistes, en vantant les mérites d’un dépistage précoce des problèmes d’apprentissage. C’est reconnu par tous les spécialistes que plus on agit tôt, plus on augmente les chances qu’un jeune soit capable de réussir son diplôme de cinquième secondaire», a-t-il dit.

Bien que la CAQ ne compte pas rendre l’école obligatoire dès 4 ans, François Legault croit que les parents seront réceptifs à cette proposition. «La maternelle à 5 ans n’est pas obligatoire non plus, mais il y a 99 pour cent des enfants qui y vont», a-t-il souligné.

En entrevue avec La Presse Canadienne, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a rappelé qu’un plan de déploiement de la maternelle à 4 ans était déjà en cours au Québec.

«Tout récemment, il y avait près de 90 classes en place et (…) j’ai annoncé la semaine dernière qu’il y aura 70 nouvelles classes pour l’an prochain, a-t-il expliqué. On va concentrer ces nouvelles classes dans les milieux défavorisés d’abord, parce que c’est d’abord et avant tout pour atténuer les inégalités et les difficultés de certains élèves lorsqu’ils débutent leur parcours.»

Selon le ministre, il faut réfléchir avant de décider si la maternelle à 4 ans sera implantée dans tout le Québec. «Ce que j’entends des gens sur le terrain, c’est que ça fonctionne vraiment, mais il faut surtout cibler les milieux défavorisés et atténuer les difficultés et les écarts», a-t-il indiqué.

La CAQ suggère par ailleurs de rehausser l’âge de fréquentation scolaire obligatoire de 16 à 18 ans.

«On veut envoyer un message fort: un jeune de moins de 18 ans qui n’a pas son diplôme, sa place, c’est à l’école», a résumé le chef François Legault.

Parallèlement à ces deux mesures, la formation politique s’engage à augmenter le nombre d’orthophonistes et d’orthopédagogues dans les écoles pour soutenir les enseignants.

François Legault a assuré que la CAQ fera de l’éducation sa principale priorité en vue des élections générales de 2018.

Un point de vue que partage le député Jean-François Roberge, qui vient de lancer un livre intitulé «Et si on réinventait l’école?». Selon lui, l’éducation est «la clé pour tous les autres dossiers».

«Plus que jamais, nous devons mettre en place un arsenal de mesures pour lutter contre le décrochage scolaire», a-t-il dit à l’issue du colloque.

Tant M. Legault que M. Roberge estiment que le Québec a pris beaucoup de retard en éducation.

«On a donné un grand coup de barre pendant la Révolution tranquille, mais il est temps qu’on donne un deuxième coup de barre pour augmenter la réussite parce qu’actuellement, les taux de décrochage sont inacceptables au Québec», a avancé François Legault. (La Presse Canadienne).