Kuei, je te salue – Conversation sur le racisme est issu d’un échange épistolaire entre Deni Ellis Béchard et Natasha Kanapé Fontaine. L’un est un reporter indépendant, voyageur et écrivain. L’autre est une jeune poétesse innue, militante pour les droits autochtones. De cet échange est né ce véritable dialogue sur le racisme, ouvrant la réflexion sur l’ouverture entre les peuples. Fascinée par les cultures autochtones, matière oubliée de nos cours d’histoire, c’est avec beaucoup d’intérêt et de plaisir que j’ai lu ce livre.

Cette idée de dialogue provient d’un événement survenu dans un salon du livre l’an dernier, alors que Natasha Kanapé Fontaine a voulu répondre à un article de Denise Bombardier où cette dernière disait que les autochtones étaient une culture « mortifère » et « antiscientifique ».  

Cette rencontre entre deux cultures si différentes et si semblables à la fois m’a interpellée sur la question identitaire : qui sommes-nous vraiment? Pourquoi ce rapport entre autochtones et allochtones (dans le monde entier!) se résume-t-il trop souvent en un rapport de force Blancs versus Autochtones? Pourquoi ce mépris devant l’inconnu?

Cette œuvre aborde également la crise d’Oka, les pensionnats indiens, la répression, l’exclusion, et les répercussions de ces expériences traumatisantes sur les générations présentes et à venir. Ce livre ne peut qu’approfondir notre regard sur le « racisme ordinaire » et ses conséquences.

Cette lecture ouvre les yeux sur cette incompréhension entre les peuples, mais va encore plus loin dans la réflexion sur ce qui provoque cette peur, ce rejet, ce mépris. Chacune des lettres invite l’autre à poser des questions, à ouvrir la discussion, pour notre plus grand plaisir.

Ensemble, les auteurs bâtissent ce qui pourrait bien être le début d’une réelle conversation entre les peuples, ouvrant à un avenir qui, espérons-le, rapprochera les cultures. Empreinte d’émotions, de franchise et d’humanité, cette œuvre se lit à petites doses, parce qu’on réfléchit avec les deux auteurs, qu’on se questionne avec eux, et qu’on participe presque activement à cette conversation.

Le petit plus? Tout au long de l’échange, nous apprenons quelques bribes de la langue innue, une langue magnifique, pleine de subtilités, qui m’a donné envie d’en apprendre plus. Et pour les enseignants et intervenants, un dossier annexé à la fin avec des questions pour pousser la réflexion en groupe.

Bref, Kuei, je te salue – Conversation sur le racisme<  est une lecture accessible, forte et marquante que je vous recommande fortement! Kuessipan!

Isabelle Bolduc, Librairie Service scolaire de Rouyn-Noranda

En savoir plus http://www.alq.qc.ca/

Isabelle Bolduc, Librairie Service scolaire de Rouyn-Noranda

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