L’ascension de Diane Lebouthillier s’est faite à vitesse grand V. En moins de trois mois, l’ex-préfète de Rocher-Percé s’est lancée dans la campagne électorale fédérale, a été élue comme députée puis nommée à la tête d’un ministère comptant plus de 40 000 employés.

À la barre du Revenu national, l’ancienne travailleuse sociale admet que la tâche n’a pas été facile, mais qu’elle a été épaulée dans tout ce processus et qu’elle est aujourd’hui beaucoup plus à l’aise dans ses fonctions de ministre, près de 7 mois après son assermentation.

« Ç’a été une énorme bouchée parce que je n’avais aucune expérience en politique fédérale. Je dirais qu’on met les bouchées doubles, même les bouchées triples. L’avantage qu’on a d’être ministre à Ottawa, c’est qu’on est entouré. Ça vient nous supporter », explique Mme Lebouthillier, faisant notamment référence aux hauts-fonctionnaires et au chef de cabinet.

On a des comptes à rendre et la tête de tous les ministres est sur la bûche actuellement

Diane Lebouthillier

Son mandat n’aura cependant pas été un long fleuve tranquille jusqu’à maintenant, certains dossiers créant des vagues jusqu’aux Communes. Que ce soit l’affaire KPMG, les Panama Papers ou d’une manière plus personnelle la polémique concernant son unilinguisme, les projecteurs ont souvent été braqués sur la députée de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Mais rien pour la décourager.

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« On me disait au départ quand je suis arrivée que c’était un ministère tranquille, qu’on en entendait pas beaucoup parler. Mais là c’est le ministère qui est sous les projecteurs. Je vous dirais que ça se gère bien. Il y a quand même une expérience de travail que j’avais avant au niveau de la préfecture […] Je me sers aussi des gens autour de moi et on est bien préparés. Je suis contente de pouvoir dire aussi que par rapport aux gens qui peuvent être pris dans les dossiers des Panama Papers, moi je n’ai aucun lien avec personne alors on ne peut pas m’accuser de faire de favoritisme ou d’avoir des partis pris. »

Fort d’un budget de 444 millions de dollars sur cinq ans afin de contrer l’évasion fiscale et s’en prendre à l’évitement fiscal, les défis seront nombreux pour son ministère, qui chapeaute l’Agence de revenu du Canada. L’organisation ne chômera pas dans les prochaines années et les défis resteront nombreux, à l’heure où on espère récupérer pas moins de 2,6 milliards de dollars dans le même laps de temps. De l’aveu de Mme Lebouthillier, les résultats devront cependant être au rendez-vous alors que le premier ministre veille au grain.

« Monsieur Trudeau c’est quelqu’un qui est axé sur les résultats. Chaque ministre, avec sa lettre de mandat et ses plans d’action, on ne peut pas rester au-dessus et dans les discussions. On a des comptes à rendre à la population et la tête de tous les ministres est sur la bûche actuellement. Comme j’ai dit à M. Trudeau, c’est important que le travail se fasse et je vais y voir », conclut la députée.