(Par Thierry Haroun) Rien de va plus entre le maire, André Boudreau et les bateliers de Percé concernant le financement et la gestion éventuels du quai.

La séance municipale du 2 février n’était pas de tout repos, alors que le ton est monté entre des représentants des bateliers qui font le tour de l’île Bonaventure (Les Croisières Julien Cloutier et Les Bateliers de Percé inc.) et le maire. En fait, dans le cadre du transfert du nouveau quai (attendu pour l’été 2017) par le fédéral à la municipalité, la Ville entend confier la gestion du quai à une société qui gèrera une billetterie unique, entre autres. Par ailleurs, la municipalité souhaite obtenir un montant annuel des bateliers qui servira de fonds afin d’assurer la pérennité de l’infrastructure. Mais les négociations achoppent. C’est que voilà, lors de la séance, une des personnes dans l’assistance a déclaré que la Ville souhaite obtenir 30% des recettes brutes des bateliers pour financer le fonds. Une déclaration qui a fait écho à celle de la porte-parole des Bateliers de Percé, Mona Cahill, tenue à Télé-Gaspé tout récemment. À ces déclarations, le maire a toujours dit qu’il ne voulait pas négocier sur la place publique. Selon nos informations, la Ville aurait refusé la contre-offre des bateliers. Cela dit, si les deux parties ne trouvent pas un terrain d’entente dans un proche avenir, la Ville compte aller en appel d’offres relativement au choix d’un transporteur. De quoi ajouter de l’huile sur le feu, alors que les bateliers voient déjà d’un mauvais oeil la mise sur pied d’une billetterie unique. Ce qui, selon eux, ferait perdre de six à huit emplois. Ce que le maire réfute catégoriquement.

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Séance houleuse

Bref, les propos tenus entre les personnes présentes lors de la séance municipale étaient révélateurs des négociations de coulisses qui semblent bel et bien achopper. «Je suis en désaccord avec l’appel d’offres. Il y a zéro négociation de votre part», a déclaré au micro, Steve Cloutier,  des Croisières Julien Cloutier, en s’adressant au maire. «Je pense que ce n’est pas la place pour négocier» a répliqué sèchement M. Boudreau avant d’ajouter: «Si on ne s’entend pas, il va falloir aller en appel d’offres!» Kenneth Cahill, des Bateliers de Percé, a rappelé au maire, sur un ton direct, qu’à Tadoussac, le maire regrette d’avoir accepté que sa Ville prenne le quai sous son égide. M. Boudreau visiblement mécontent lui dit de «venir au micro si tu veux parler!» «Toi, dans deux ans tu seras pas là!», relance M. Cahill au maire en référence aux prochaines élections.

«Tadoussac a pris le quai avant de négocier avec ses transporteurs. Ils se sont faits fourrés, pis là sont pognés avec ça!», d’ajouter le maire. Kevin Cahill, lui, a rappelé au maire les propos qu’il a tenus à la station de radio de Chandler. «T’es allé dire qu’on a eu un »free ride » pendant 25 à 30 ans. On a payé la même chose (pour les frais d’utilisation du quai) qui se paye au Canada. Ça t’as oublié de le dire. Faites attention à ce que vous dites! » «S’il y a un quai municipal, il va se payer», a tranché le maire, fidèle à sa position.

«Tadoussac a pris le quai avant de négocier avec ses transporteurs. Ils se sont faits fourrés, pis là sont pognés avec ça!» — André Boudreau