Au Québec, dans le lobby du saumon, il y a deux organismes : la Fédération des gestionnaires de Zecs (FQGZ) et la Fédération québécoise du saumon atlantique (FQSA). Il est notoire que ces deux organismes sont en « guéguerre » depuis 20 ans, leur jeu favori étant de s’accaparer les faveurs du ministre passant, et il en passe, des ministres.

Cette fois-ci, c’est la FQGZ qui a gagné et nous pourrons encore capturer et tuer du saumon atlantique sur nos rivières.

Rappel. L’été dernier, dans les rivières de l’Est du Canada, dans les rivières du Québec et sur nos rivières de Gaspé, est arrivé une catastrophe : le saumon n’était pas au rendez-vous, ou si peu ou à peine, comme vous voulez.  Pour beaucoup de gestionnaires, la montaison fut qualifiée de « faible », terme élastique dont le but n’est autre que de ne pas faire fuir la clientèle.

Le stock de saumon de l’Atlantique est en déclin prononcé depuis plus de 20 ans.   Du côté du fédéral, on parle de plus en plus de décréter le saumon de l’Atlantique « espèce menacée », ce qui aurait des répercussions énormes pour la pêche sportive.

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Les gestionnaires nous disent : « nous gérons bassin par bassin, et si nos seuils de conservation sont atteints, nous vous autoriserons à capturer et tuer le saumon excédentaire. »  Autrement dit, si tu viens pêcher chez-nous et que j’ai assez de saumon dans ma rivière, tu pourras repartir avec ton trophée, peu importe si c’est une grosse femelle de 30 livres plein d’œufs ou un mâle de 8 livres.

Gestion bassin par bassin, je suis d’accord, mais est-ce que quelqu’un pourrait allumer la lumière afin que les gestionnaires voient un peu plus loin que leur propre bassin de rivière.  Tout le saumon de l’Atlantique est en péril, ce n’est plus le temps de jongler avec des seuils de conservation et d’autoriser la capture des saumons.  Cet été et à l’avenir, il faut tout remettre à l’eau.

Avec les années et beaucoup de recherche scientifique, nous pourrons peut-être un jour comprendre les raisons de ce déclin et prendre les mesures pour y remédier.  En attendant, l’objectif premier doit être de sauver ce qu’il reste de cette ressource.  L’équilibre budgétaire passera après.

Marien Jomphe

Gaspé.