La Juge de la Cour supérieure, Michèle Lacroix, n’a pris que 10 minutes, ce mercredi au Palais de justice de Percé, pour prononcer la sentence d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération avec 11 ans, contre Johanne Johnson, accusée du meurtre au deuxième degré de son conjoint James Dubé, le 30 avril 1998, dans sa résidence à Grande-Rivière.

La Juge interdit également à Johanne Johnson d’avoir en sa possession des armes à feu et autorise le prélèvement d’échantillons d’ADN pour analyse génétique.

Les faits

Les faits révèlent qu’en 1998, Johanne Johnson et James Dubé sont conjoints depuis plusieurs années et parents de deux filles. Le 30 avril, en après-midi, l’une des filles retrouve son père allongé sur le divan, mort, gisant dans son sang. Un seul coup de feu a été tiré à une distance de moins de deux mètres avec une arme à feu de calibre .22 supposément volée sur le bateau de James Dubé, un homardier. Selon l’enquête, elle serait la dernière personne connue à avoir été en contact avec James Dubé.

Malgré une enquête serrée à cette époque, aucun indice suffisant ne relie directement Mme Johnson au crime. Il n’y a aucun autre suspect plausible.

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Quatorze ans plus tard, en mars 2012, le dossier est revu par un enquêteur des « cold case » de la Sûreté du Québec. En septembre de la même année, une enquête de type Mr. Big est autorisée concernant ce meurtre. Le Projet Esturgeon est donc mené entre le 21 novembre 2012 et le 19 juin 2013. Le 19 juin 2013, Johanne Johnson avoue au grand patron (Mr. Big) avoir tué James Dubé d’une balle dans la tête avec une carabine de calibre .22. Elle donne alors tous les détails. Au procès, Johanne Johnson nie avoir tué James Dubé. Elle témoigne au procès avoir menti au grand patron par peur de mourir.

Lors du procès qui a duré cinq semaines, les faits de violence conjugale ont été révélés. Johanne Johnson a été victime de violence conjugale physique et psychologique. En 1988, elle a été hospitalisée durant plusieurs jours.

Dans son analyse des facteurs atténuants, la Juge Lacroix ne retient pas la proposition de la défense qui considère comme facteur atténuant que Johanne Johnson était victime de violence conjugale.

Justice est faite

Est-ce que le Procureur de la couronne, Me Gérald Maltais, est satisfait du procès et surtout de la sentence de la Juge Lacroix ? « Ce n’est pas une question d’être satisfait ou non. La justice a été rendue suivant la preuve qui a été présentée et la sentence est raisonnable considérant les faits qui avaient été présentés au tribunal. »

En appel

Le procureur de Mme Johnson,  Me Rodrigue Beauchesne, a manifesté son intention d’aller en appel samedi dernier relativement à l’acceptation par le Tribunal de l’opération policière (opération Mr. Big) qui a amené aux accusations. Il nous a été impossible de joindre Me Beauchesne.