DOSSIER. Rose Croteau avait l’âge vénérable de 95 ans lorsqu’elle a été emportée par un malaise cardiaque, bien allongée sur son fauteuil. Une « belle mort » diraient certains. Erreur. Rose Croteau est morte dans la solitude totale. Il a fallu sept jours entiers avant que son corps inerte ne soit découvert, le 18 avril 2014.

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Léo (*nom fictif) s’est présenté au poste 13 du Service de police de la Ville de Montréal peu avant 15h00 pour déclarer le décès de Rose Croteau. Les agents de la paix se sont rendus à l’appartement de Mme Croteau, rue De Monts, à Montréal. Un logement dans un état d’insalubrité très important.

À leur arrivée, les policiers y ont trouvé la dame âgée sans vie sur un fauteuil du salon, allongée. Interpellés par leurs confrères, les paramédics d’Urgences santé se sont rendus dans le logement situé dans Ville-Émard. Le décès de Rose Croteau a été constaté par un médecin. Il était 16h40. Selon le rapport du coroner Jean Brochu, la dame serait morte subitement, d’un malaise cardiaque, une semaine plus tôt.  Son corps se trouvait dans un état de putréfaction modérée.

Léo, lui, a été conduit dans un Centre hospitalier de la métropole. Il devait y subir des évaluations et ensuite être pris en charge. Les policiers ont constaté que Léo présentait des troubles cognitifs. Selon toute vraisemblance, Rose Croteau s’occupait de lui, et ce, malgré ses 95 ans bien sonnés. Elle assurait sa sécurité en plus de s’occuper de ses affaires.

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Sept mois plus tard, le corps de Rose Croteau n’a toujours pas été revendiqué. Elle a été enterrée dans une fosse commune. Son nom figure sur la liste des corps non réclamés gérée par le Bureau du coroner dans l’espoir qu’un membre de sa famille ou qu’un proche se manifeste.