RETRAITE. La planification de la retraite n’est plus un exercice abstrait pour les boomers. Bien différents de leurs parents qui ont grandi avec l’objectif d’une retraite hâtive, ils sont de plus en plus ouverts au concept de retraite progressive. En partie parce qu’ils craignent de manquer d’argent pour profiter de leurs vieux jours.

Que ce soit par obligation ou par intérêt, une majorité croissante de baby-boomers souhaite rester sur le marché du travail tant que la santé y sera, révèle le Livre blanc de Capital One Canada publié en 2014.

«Quand on demande aux gens comment ils voient la retraite, c’est de moins en moins une retraite définitive, confirme le directeur de la Chaire d’actuariat de l’Université Laval, Denis Latulippe. Finir le vendredi à 5h après avoir travaillé sans arrêt pendant 40 ans et ne plus jamais retravailler; les gens envisagent moins ça. Ils désirent continuer, mais à certaines conditions.»

Pour celui qui a agi comme haut fonctionnaire auprès du gouvernement du Québec, c’est une situation qui est gagnante pour l’entreprise autant que pour la société.

Un bas de laine différent

Contrairement aux baby-boomers qui ont déjà cessé de travailler, ceux qui sont toujours sur le marché du travail bénéficient de moins en moins de régimes de retraite.

«Les entreprises offrant des régimes à prestations déterminées, qui garantissent un niveau de revenu à la retraite, ont été confrontées dans certains cas à des difficultés. Les régimes qui sont maintenant matures payent des rentes à un grand nombre de personnes et cela pose un risque plus grand pour les entreprises, notamment dans un contexte où les taux d’intérêt sont particulièrement bas et où les rendements sur les marchés boursiers ont été volatiles.»

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De ce constat découle une réduction des avantages dans certaines compagnies ou encore l’abolition complète du régime pour les nouveaux employés.

Les faibles taux de rendement des placements sans risque ou plus conservateurs seraient également un frein à l’épargne individuelle.

«À une époque, on pouvait avoir 10-12% sur un certificat de placement garanti, alors c’était plus tentant d’épargner dans ces conditions-là que maintenant», constate M. Latulippe.

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