
Pour certains conseillers, il est inconcevable qu'un directeur de département soit mieux payé que le directeur général d'une municipalité.
Crédit photo : Photo Ariane Aubert Bonn
(Un texte d’Ariane Aubert Bonn) – Le salaire du directeur des travaux publics sera de 76 500$ par année dès la fin de sa probation. Le montant de 100 000$ voté par l’ancien conseil est donc révoqué et le principal intéressé sera amputé du quart de son salaire.
Les cartes étaient déjà sur la table lundi [9 avril] alors que le conseil avait voté pour cette conclusion. Un veto de 96 heures avait cependant été appliqué par la mairesse Louisette Langlois afin de pouvoir prendre contact avec la firme SCE, qui a produit le document sur lequel quatre conseillers ont basé leur décision. Cette attente de quelques jours n’a pas suffi à faire changer d’idée le conseil municipal.
Rappelons que le sujet a beaucoup fait jaser dernièrement. C’est que le directeur des travaux publics, qui est aussi ingénieur, est rémunéré 100 000$ par année. Pour les quatre conseillers demandant que son salaire soit revu, il était inconcevable qu’un directeur de département soit mieux payé que le directeur général. De plus, le conseil a demandé l’avis d’une firme en ressources humaines sur la question. Les documents reçus ont été interprétés par certains comme recommandant de faire passer le salaire de 100 000$ à 76 000$.
Difficile d’y voir clair
Toutefois, pour la mairesse Louisette Langlois, il n’était pas question d’interpréter le rapport de la firme SCE avant de s’être entretenue avec elle. C’est pourquoi elle avait appliqué un veto de 96 heures sur la décision du conseil.
« C’est leur interprétation des tableaux fournis par la firme, mais je trouve qu’il est prématuré de prendre une décision avant même d’avoir parlé à ceux qui ont travaillé sur le document. Ce dernier est tellement complexe que je ne vois pas comment on peut en tirer une conclusion », indiquait lundi Louisette Langlois.
Vérifications faites
Pour Bruno-Pierre Godbout, conseiller du quartier Newport, la conclusion était cependant évidente. Celui-ci – tout comme les quatre conseillers nouvellement élus à l’automne – n’ont pas hésité à aller de l’avant avec la décision de rajuster le salaire du directeur.
Meggie Ritchie, Donald Vachon, Gaétan Daraîche et lui-même s’entendent : en aucun cas le directeur général devrait être payé en dessous de ses subalternes. Appels à la Fédération québécoise des municipalités, à l’Union des municipalités du Québec, au ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire ainsi qu’à des avocats, les quatre conseillers estiment avoir effectué assez de vérifications pour tenir un dossier solide.
Peur de représailles
Pour les membres de l’ancien conseil, qui ont voté à l’unanimité le salaire du directeur, chacun demeure ancré sur sa position. « Ça ressemble à un congédiement déguisé », lance Denis Pelchat, en affirmant qu’il prône le maintien du salaire actuel du directeur. « On s’expose à des poursuites si on baisse son salaire, ce qui peut nous coûter très cher », conclut Richard Duguay.