Cette semaine, au menu, du très bon cinéma tout en musique. Allons-y tout d’abord avec Sing Street, le huitième long-métrage du réalisateur John Carney. Ce dernier y dépeint les années 80 dans la ville de Dublin

Étoiles: ****

À travers les aventures musicales de Conor (Ferdia Walsh-Peelo), le scénario joue sur la nostalgie, l’amitié, la musique et l’amour. C’est une comédie romantique comme il y en a bien d’autres, mais la touche irlandaise et le contexte économique, politique et historique qu’on y exploite est particulièrement intéressant.

Le scénariste ne craint pas de s’aventurer dans la critique musicale des vedettes de l’époque, Duran Duran entre autres, dans les modes si éphémères que les quarantenaires ont adoptées et qu’ils chérissent toujours.

Pour des raisons financières, Conor est forcé de fréquenter une école secondaire publique bien moins prestigieuse que ce à quoi on le destinait. C’était avant la grande récession que la république a connue.

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Chaque jour, une jeune fille se tient sur le trottoir devant le collège. Curieux, Conor prend son courage à deux mains et va s’entretenir avec elle. Pour se rendre intéressant, il lui mentionne faire partie d’un groupe de musique, ce qui n’a rien de vrai.

Poussé par son mensonge, Conor fonde avec des musiciens approximatifs le groupe <@Ri>Sing Street<@$p>, un nom qui rappelle le nom de l’école que les membres fréquentent: Synge Street. Sans qu’on s’y attende, ça marche. Ça fonctionne avec la fille (Kelly Thornton), ça décolle avec le groupe.

Nous avons beaucoup aimé. Nous sommes convaincus que vous apprécierez aussi ce film qui n’est pas sans rappeler le classique The Commitments. D’ailleurs, l’actrice qui joue la mère de Conor dans le film de Carney n’est nulle autre que Maria Doyle qui a débuté sa carrière dans le film d’Alan Parker, en 1991.

Miles Ahead

Étoiles: ****

Fort probablement le trompettiste le plus réputé de la riche histoire du jazz, Miles Davis était tout un personnage.

Miles Ahead, un film dirigé par l’acteur Don Cheadle et dans lequel il se donne le rôle principal, décrit un moment bien précis dans la vie du musicien originaire de l’Illinois. Précis, mais pas nécessairement véridique ou vérifiable.

L’important ici, c’était de démontrer le caractère difficile de Davis, le fragile équilibre psychologique qu’il accusait durant une certaine partie de sa vie et l’attitude asociale qu’il nourrissait à coup de drogue et de boisson.

Arrive un reporter du magazine Rolling Stone joué par Ewan McGregor. Celui-ci désire interviewer le trompettiste et lui demander s’il reviendra au-devant de la scène avec du nouveau matériel. Davis ne veut rien savoir. Il confronte le producteur qui aimerait bien acquérir ses droits, il est contre tout le monde. Une suite d’événements très particuliers le pousseront enfin à considérer de reprendre le collier et à offrir à son public du matériel précurseur.

Cheadle est très bon dans son interprétation. McGregor est comme la plupart du temps parfait dans son rôle. Au début, on croirait presque qu’on nous embarque dans un road trip à la poursuite d’héroïne de qualité pour le musicien reclus, mais rapidement, on comprend comment le génie côtoie la folie.

Juste avant le dernier droit de sa carrière, Davis demeure toujours aussi amoureux de son instrument, toujours aussi avant-gardiste, mais plus retiré qu’il ne le sera jamais. Mort en 1991, il aura connu dix années de grande popularité avec son modal jazz, lui qui avait participé au mouvement du cool jazz à la fin des années 40.

Dans l’attente d’un véritable film biographique, Miles Ahead de Don Cheadle est très intéressant et nous permet d’en connaître un peu plus sur cette icône.

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