On pourrait dire que c’est un pétard mouillé. Mais pas tant que ça. Disons plutôt que l’attente du retour des aventures de Marlin, Némo et Doris finit en queue de poisson avec comme résultat un bon film, sans plus, qui ne fait que reprendre le leitmotiv de Trouver Némo.

On ne l’a pas oublié ce classique né en 2003. À l’opposé de Doris, ce petit poisson-chirurgien bleu qui souffre de pertes de la mémoire courte, la nôtre se remémore très bien la galère du poisson-clown à la recherche de son fils.

Inversez les personnages en quête, remplacez Némo par des parents, le courant Pacifique par celui de l’Atlantique et Sydney par la Californie et vous aurez le dernier-né des Studios Pixar sorti le 17 juin.

Malgré tout, Trouver Doris fracasse tous les records pour un film d’animation avec 136,2 M$ au box-office pour le premier week-end.

Chercher ses parents

L’histoire reprend un an plus tard près de l’anémone de Marlin (voix de Pierre Auger) et Némo. Leur voisine et amie Doris (voix d’Anne Dorval), qui assiste à la migration des raies avec la classe du petit poisson à la nageoire plus petite, a miraculeusement un flash-back de son enfance. Elle a des parents.

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Sans réfléchir, elle décide de se précipiter à leur recherche. Une aventure qui s’annonce un peu complexe étant donné qu’elle ne se rappelle plus ni leur nom, ni son lieu de naissance. Un seul indice: le joyau de Morro Bay.

Marlin (qui lui en doit une) accepte de l’accompagner dans ses recherches, grandement influencé par Némo. Ensemble, ils traverseront à nouveau les courants marins et les océans pour arriver sur les rives de la Californie où les déchets englobent les bas-fonds.

Personnages

Nul besoin de présenter à nouveau le trio à branchies qui avait tant séduit en 2003. Les trois personnages restent les mêmes avec leur caractère qui n’a pas changé.

Une panoplie de personnages secondaires se greffent aux trois aventureux, dont Hank le poulpe désabusé de la vie qui rêve de se la couler douce au fond d’un aquarium en solitaire loin de l’océan.

Doris sera aidée dans sa quête par le requin-baleine myope Destinée qui a grandi près d’elle et le béluga Bailey qui a perdu son écholocalisation. Ils sont en fait adorables et gagnent notre cœur rapidement.

On retrouve aussi avec grand plaisir la bande des tortues de mer, dont le petit Coco qui a bien grandi. La classe de Némo aussi revient, de même que quelques habitants des coraux où habitent le petit et son père.

Famille

Trouver Doris semble être destiné à un public un peu plus jeune que le premier film. On se rappellera un humour un peu plus travaillé, des personnages un peu plus complexes et des référencements plus nombreux.

Même si la distanciation du niveau de compréhension n’est pas très grande, elle l’est juste assez pour que les parents s’ennuient un peu.

Même si on se laisse porter par les aventures de Doris, notamment grâce à la beauté des images qui sont égalées, on reste avec une certaine nostalgie devant l’effet de nouveauté provoqué par son prédécesseur et la globalité du scénario qui n’avait presque pas de faille.

La deuxième aventure arbore un discours issu de la psychologie bonbon et de nombreuses répliques sont imprégnées de clichés sur l’amour filial et l’amitié.

Au-delà du handicap

On avait assisté à la morale qui voulait que ce n’est pas parce que tu as un handicap physique que tu ne peux pas réaliser de grandes choses.

On assiste maintenant à la fable qui veut que ce n’est pas parce que tu as un handicap mental que tu ne peux pas réaliser de grandes choses.

Ce rapprochement de la morale accolée au déclencheur de l’action qui est la recherche d’un être cher fait de Trouver Doris une suite encline à la répétition. Mais la mémoire est une faculté qui oublie…

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