Par Thierry Haroun – Si c’est en Gaspésie-les-îles où il circule le moins grand nombre d’antidémarreurs ethylométriques au Québec, il n’en demeure pas moins que cette région se situe au troisième rang des incidents routiers liés à l’alcool.

Les chiffres obtenus auprès de la Société de l’assurance automobile du Québec démontrent qu’en Gaspésie-les-Îles, ce sont 240 véhicules qui sont munis d’un antidémarreur éthylométrique.

Ce dispositif, installé dans les véhicules des conducteurs ayant été reconnus coupables de conduite avec facultés affaiblies, bloque le démarrage si la limite permise légale de 0,08mg d’alcool par 100 ml de sang est dépassée. On notera que sur la Côte-Nord, ce sont 264 de ces dispositifs sont en circulation; 770 dans le Bas-St-Laurent, 889 au Saguenay-Lac-St-Jean, 1078 en Mauricie, 2045 à Montréal et la Capitale-Nationale est tout en haut de la liste avec 2557.

En entrevue téléphonique, le porte-parole de ce dossier à la SAAQ, Gino Desrosiers, raconte les tenants et aboutissants de ces appareils. « Premièrement, quand quelqu’un est reconnu coupable de conduite avec facultés affaiblies, son permis est révoqué pour un an. Et au bout de cette année-là, elle doit obligatoirement installer un antidémarreur, à ses frais, pendant un an minimum. Selon le cas, ça peut aller à deux ou trois ans. Et pour les multirécidivistes ça peut être à vie. » Reste que, précise M. Desrosiers, si une personne démontre qu’elle a besoin de son véhicule, elle peut faire une demande d’un permis restreint et installer un antidémarreur trois mois après sa condamnation plutôt qu’un an après.

L’avantage d’installer un tel dispositif l’est tant pour le conducteur que pour la SAAQ. « Ça permet au conducteur de pouvoir utiliser son véhicule et, pour la SAAQ, cela nous permet d’encadrer le conducteur. D’autant qu’avec l’installation de ces appareils, il y a un programme de prise en charge par des intervenants qui s’occupent du traitement des dépendances à l’alcool. » Il en coûte au conducteur 160$ pour son installation, en plus de frais mensuels de 100$ (inspection, entretien, etc.)  de même que des frais de débranchement.

Une triste troisième place

Nous avons également obtenu copie d’un rapport de la SAAQ qui démontre que la Gaspésie-les-Îles se situe au troisième rang sur 17 régions quant aux infractions reliées à l’alcool sur les routes. En effet, on en comptait 238 sur 100 000 titulaires de permis en 2014, alors que la moyenne québécoise est de 150. Quant au Bas-Saint-Laurent, elle se classe au 8e rang avec 196 infractions par 100 000 titulaires. Seules les régions du Nord-du-Québec (1633) et de l’Abitibi-Témiscamingue (263) la dépassent. À Montréal, le chiffre s’établit à 89 (la meilleure performance), suivi de Laval avec 100.

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