CHIENS DANGEREUX. Les pitbulls et autres races apparentées sont interdits de séjour à peu près partout dans les principales agglomérations de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent sauf dans la Baie-des-Chaleurs où le molosse a ses entrées dans plusieurs municipalités.

New Richmond et Carleton-sur-Mer n’ont aucune réglementation qui interdit sur leur territoire ce que plusieurs surnomment maintenant les requins terrestres.

Selon le maire de Carleton-sur-Mer, Denis Henry, « les pitbulls ne sont pas une problématique ici, nous n’avons pas reçu de plaintes à ce sujet. Nous avons un règlement contre la nuisance, qui oblige les gens à garder leurs chiens attachés. Même si nous avions un règlement, nous ne pourrions pas le faire appliquer. Nous n’avons pas de fourrière ou de personne attitrée pour ramasser les chiens. On se fie au bon jugement des personnes » commente Denis Henry.

À New Richmond, les élus se pencheront sur la question au cours des prochaines semaines, alors que plusieurs citoyens ont fait part de leurs préoccupations au maire Éric Dubé.

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Ici comme ailleurs, les citoyens ont été choqués par la mort tragique d’une femme de 55 ans de Pointe-aux-Trembles, mercredi dernier, à la suite vraisemblablement de l’attaque du pitbull de son voisin.

« Pour une municipalité, ce n’est pas évident d’être proactif. Les gens trouvent toujours qu’il y a trop de règlements. Quand il y a un événement de même, ça force les gens à réfléchir. Il y aura une grosse réflexion là-dessus au cours des prochaines semaines » soutient le maire de New Richmond.

Gaspé, Chandler, Percé, Port-Daniel, New Carlisle, Paspébiac, Sainte-Anne-des-Monts, Cap-Chat, Amqui, Matane, Mont-Joli, Rimouski ont toutes une réglementation interdisant les pitbulls sur leur territoire, ce qui englobe les races bull-terrier, staffordshire bull-terrier, americain pitbull terrier, américain staffordshire terrier et autres races hybrides.

La réglementation remonte à plusieurs années, 1998 dans certains cas comme à Sainte-Anne-des-Monts ou New Carlisle et Paspébiac, deux des seules municipalités de la Baie-des-Chaleurs où la race est interdite. À Mont-Joli et Rimouski, les pitbulls et leurs congénères sont bannis depuis 2002.

« On n’a pas eu de cas de morsures ou d’incidents malheureux, plutôt des plaintes et des craintes  » commente le directeur général de la Ville de Mont-Joli, Joël Harrisson.

Uniformiser la réglementation

Du côté de Sainte-Anne-des-Monts, «le conseil regarde de près ce qui se fera au niveau de la table de travail avec la Fédération québécoise des municipalités. C’est certain qu’avec tous les cas qu’on voit en ce moment, ça porte à réfléchir » précise la greffière Sylvie Lepage.

« La réglementation sur les pitbulls n’est pas uniforme d’une municipalité à l’autre, d’une province à l’autre et d’un pays à l’autre. Il faut une réflexion plus poussée sur cet enjeu de sécurité publique qui interpelle les municipalités et également le gouvernement du Québec » a fait valoir au cours des derniers jours le président de l’Union des municipalités du Québec, Bernard Sévigny.

La MRC de Rimouski-Neigette, par exemple, a un règlement qui interdit la garde des chiens de race pitbull dans la plupart des municipalités, mais aucun règlement uniformisé n’est existant sur le territoire. Esprit-Saint n’a cependant pas encore mis en place de règlementation.

La MRC de la Matapédia a émis un règlement interdisant ces chiens dans tous ses territoires non organisés au nombre de sept. Leur garde est également prohibée à Sayabec et Causapscal en plus d’Amqui.

Pressé par plusieurs groupes et municipalités d’imiter l’Ontario qui a banni cette race de chien en 2005, Québec entend former un comité de travail pour se pencher sur la question. Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé croit qu’à la lumière des derniers événements « il y a place à un débat.»

L’été dernier seulement, une vingtaine d’enfants de la grande région de Montréal ont été défigurés par des chiens, dont des pitbulls.

(Avec la collaboration de Frédéric Durand, Adeline Mantyk, Dominique Fortier, Alain Lavoie et Joël Charest)