SANTÉ. Contrairement à ce qui a été véhiculé ce matin, rien ne serait certain quant à la mise en place du projet Optilab au Bas-Saint-Laurent–Gaspésie. Un comité devrait être mis en place sous peu pour étudier la faisabilité logistique et financière du projet pour la région.

Ce projet est sur la table depuis au moins trois ans, et consisterait à regrouper l’essentiel des services de laboratoire médicaux au sein de 11 superstructures régionales, à Rimouski pour le Bas-Saint-Laurent–Gaspésie. « Le ministère priorisait d’abord les grands centres, qui ont un plus grand potentiel financier et d’optimisation du service, puisque leurs hôpitaux sont souvent rapprochés, mais tout le Québec est ciblé par le projet », précise la directrice générale-adjointe du CISSS de la Gaspésie, Johanne Méthot.

Le comité directeur déjà en place pour travailler ce projet, formé de cadres et de hauts dirigeants, en est actuellement à finaliser la création d’un comité stratégique, composé d’une vingtaine de personnes du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie : cliniciens, administrateurs et médecins. Celui-ci aura pour tâche d’analyser la pertinence du projet pour la région. « Il y a deux enjeux principaux, soit de préserver la qualité des échantillons, et d’avoir du sens au niveau financier. Le comité déposera ensuite un rapport au comité directeur et proposera un modèle qu’il serait possible de mettre en place ici », explique Mme Méthot.

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Le CISSS ne peut donc s’avancer quant à de possibles échéanciers, puisqu’il ne se trouve pour l’instant qu’à l’étape de l’analyse du projet.

Un impact potentiel pour la région

La répondante politique de l’APTS (l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux), Guylaine Michel, explique ainsi les contraintes s’appliquant à la région : « Les promener sur de très longues distances amène des risques pour la sécurité des échantillons, et des délais pour les traiter. Il y a des mesures à prendre pour préserver la qualité de certains échantillons et pour ne pas les perdre. Les patients devront aussi attendre plus longtemps pour des diagnostics. »

En Gaspésie, entre 65 et 75 personnes travaillent dans les laboratoires médicaux des hôpitaux et des CLSC incluant une urgence (Paspébiac, Grande-Rivière et Murdochville). « C’est difficile de chiffrer les possibles pertes d’emplois. Le ministère veut que 70 % des analyses soient déplacées à Rimouski. Les 30 % restants seraient réalisées dans les « laboratoires associés » de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent. On suppose qu’une grande partie du personnel serait transféré, mais on se demande s’il y aura des emplois pour tous », explique Mme Michel.

Selon Guylaine Michel, peu d’informations sont disponibles quant aux coûts du programme et aux économies potentielles. « Il faudrait s’assurer de ne pas changer quatre trente-sous pour une piastre, et d’engendrer en même temps des coûts financiers et humains considérables », indique-t-elle.