C’est devant une salle vide à Sainte-Anne-des-Monts que la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, a tenu une consultation publique sur une éventuelle réforme électorale.

Exception faite de la ministre et de deux journalistes, les seules autres personnes présentes étaient son attaché-politique et sa conjointe, ainsi que le préfet de la MRC, qui occupe déjà un bureau dans l’édifice.

« Ce n’est pas un sujet très sexy j’en conviens mais c’est tellement important d’en parler », a lancé d’emblée Diane Lebouthillier.

Ce sera à la population de décider si elle est satisfaite avec le mode électoral actuel

Diane Lebouthillier, députée

Si le sujet ne soulève pas les passions en Haute-Gaspésie, il n’en suscite pas plus aux Îles-de-la-Madeleine où une initiative similaire a attiré trois citoyens. « Le taux de participation est à la baisse, on entend beaucoup de critiques sur le mode de scrutin actuel et on parler aussi du vote stratégique qui empêche les gens de voter pour leurs candidats. Voilà pourquoi nous tenons ces assemblées publiques en vue d’une réforme électorale », a expliqué la ministre Lebouthillier.

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Vote obligatoire et accessibilité

Trois points majeurs sont abordés pendant cette tournée canadienne, soit le mode de scrutin, le vote obligatoire et le vote électronique.

Tout d’abord, la question d’instaurer un autre mode de scrutin est un sujet qui revient élection après élection. Actuellement, le Canada fonctionne sur un mode majoritaire uninominal à un tour. Une alternative souvent évoquée est le mode de scrutin proportionnel mixte où les électeurs choisissent un candidat local ainsi qu’un parti de leur choix sur leur bulletin de vote. Le gouvernement est ainsi composé des candidats directement élus auxquels on ajoute une proportion de députés, selon le pourcentage de votes obtenus par chaque parti.

Il y a également le scrutin de liste où les électeurs votent uniquement pour un parti. Le pourcentage global obtenu par chaque parti détermine le nombre de députés selon une liste préétablie par chaque formation publique.  D’autres modes de scrutin existent ainsi que des variantes des modes précédemment évoqués.

L’obligation d’aller voter soulève aussi une réflexion. Dans certains pays dont l’Australie, la Belgique et le Brésil, les citoyens doivent absolument se rendre aux urnes, parfois sous peine d’amendes. Le sujet soulève également d’autres questions comme l’éducation dès l’âge scolaire au fonctionnement du gouvernement et l’importance du devoir citoyen ainsi que la possibilité de cocher une case « aucun de ces candidats ».

Finalement, l’accessibilité est un enjeu majeur, spécialement en région. Est-ce que le vote électronique est la meilleure solution? S’agit-il d’une option suffisamment sécuritaire?

Ce sont toutes des questions sur lesquelles les Canadiens sont invités à se prononcer. Pour Diane Lebouthillier, il s’agit du processus le plus poussé par un gouvernement sur la réforme électorale. « Nous consultons les citoyens dans l’ensemble des circonscriptions canadiennes et nous ferons le bilan à l’automne. Au final, ce sera à la population de décider si elle est satisfaite avec le mode électoral actuel. »