Même si Québec solidaire aspire à prendre le pouvoir d’ici dix ans, ses porte-parole assurent que le parti ne se rapprochera pas plus du centre du spectre politique et qu’il restera «bien campé» sur ses positions de gauche.

En conférence de presse au terme du congrès organisé à l’occasion du dixième anniversaire du parti, dimanche à Montréal, Françoise David et Andrés Fontecilla ont tous deux reconnu que le défi s’annonçait ardu, mais ils font le pari que la «clarté» de leur message rejoindra éventuellement plus de Québécois d’ici quelques années.

«Parfois, les idées d’un temps qui ne percolent pas tout de suite finissent un moment donné par atteindre la majorité des gens (…) Il arrive parfois qu’un parti politique soit un peu pionnier. Je pense que c’est le cas de Québec solidaire», a expliqué Mme David, soulignant les initiatives de son parti sur les coûts des médicaments et la lutte contre l’évasion fiscale, notamment.

Mme David a insisté sur le fait que le parti ne renoncerait «certainement pas» à ses convictions pour arriver au pouvoir. «Il n’en est pas question», a-t-elle tranché.

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Pour ce faire, Québec solidaire compte notamment mettre de l’avant plus d’idées concrètes et se faire connaître davantage dans les régions.

«Nous allouons d’importantes ressources organisationnelles à parcourir les régions pour s’inspirer de (leurs) réalités pour faire des propositions adaptées aux régions», a souligné M. Fontecilla.

Québec solidaire prévoit entre autres proposer davantage de politiques à saveur économique. «C’est une tâche essentielle. Il faut étoffer notre crédibilité économique pour répondre aux inquiétudes de la population du Québec», a poursuivi M. Fontecilla.

Québec solidaire compte trois députés à l’Assemblée nationale, tous élus dans des circonscriptions montréalaises (Gouin, Mercier et Sainte-Marie—Saint-Jacques).

Aux dernières élections générales, en 2014, le parti a récolté 7,63 pour cent des voix. À son premier test pour les élections générales, en 2007, Québec solidaire avait reçu 3,64 pour cent du vote populaire.

Pour le scrutin de 2018, le parti a simplement dit qu’il comptait augmenter sa députation, sans donner de chiffre précis.

Le congrès de Québec solidaire, qui se tenait samedi et dimanche, a réuni plus de 400 délégués qui se sont notamment prononcés sur le projet d’assemblée constituante que le parti souhaite former avec des citoyens afin d’entamer les démarches pour accéder à l’indépendance.

Cette assemblée souveraine et élue sera totalement libre de rédiger une constitution — dans l’optique d’un Québec indépendant ou non — et cette dernière ferait l’objet d’un référendum.

«Nous, nous sommes souverainistes. Au cours de cette assemblée constituante, nous allons prôner très activement l’indépendance du Québec. Mais c’est l’assemblée constituante souveraine qui va décider si elle veut aller dans cette direction-là», a précisé M. Fontecilla.

Cette proposition a fait sourciller le parti Option nationale, qui a critiqué la «position trouble» de Québec solidaire à l’égard de la souveraineté.

«Nous devons dire clairement à nos électeurs que la finalité du processus dans lequel s’inscrit l’écriture de cette constitution, c’est de créer un nouveau pays», a déploré le chef d’Option nationale, Sol Zanetti, par communiqué.

Vicky Fragasso-Marquis, La Presse Canadienne