POLITIQUE. (Collaboration Dominique Fortier et Frédéric Durand) Le règne de Pierre-Karl Péladeau à la tête du Parti Québécois aura duré moins d’un an.

Dans une déclaration teintée par l’émotion, M. Péladeau a signifié qu’il quittait sur le champ ses fonctions de chef du parti et de député de Saint-Jérôme, invoquant des raisons familiales pour expliquer cette déchirante décision. « Je suis devant une absence d’alternative qui me force à faire un choix. Un choix déchirant entre ma famille et mon projet politique […] J’ai choisi ma famille. Je vous annonce donc à regret que je quitte immédiatement mes fonctions de chef du Parti Québécois. » Ce dernier a ajouté prendre cette décision pour le bien de ses enfants, voulant demeurer un exemple pour eux. Pierre-Karl Péladeau avait été nommé chef du parti le 15 mai 2015.

Le caucus des députés se réunira cette semaine pour déterminer les modalités pour l’identification d’un nouveau chef parlementaire. « Je demeurerai un militant du Parti Québécois. Je suis convaincu que l’avenir du Québec, des Québécois et des Québécoises passe par l’indépendance de notre nation », a conclu le M. Péladeau.

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Haute-Gaspésie

Les réactions n’ont pas tardé à venir dans le mouvement souverainiste à commencer par le militant annemontois de longue date, Frédérick DeRoy qui semble plutôt découragé de voir le Parti québécois revenir encore une fois à la case départ. « La chefferie du PQ est devenu un contrat annuel. C’est triste parce qu’on fragilise à nouveau le parti et l’option souverainiste par le fait même. »

Même si PKP ne faisait pas l’unanimité dans la population, Frédérick DeRoy aurait tout de même aimé le voir « passer le test d’une première élection ». Le jeune militant se questionne aussi sur l’avenir du parti puisque Pierre Karl Péladeau avait brassé les cartes à l’intérieur de son parti en plaçant différents députés dans des postes bien précis. « Reste maintenant à voir qui prendra la relève mais au final, c’est une triste décision au niveau stratégique pour le parti. »

Le préfet de la Haute-Gaspésie, Allen Cormier a ajouté son grain de sel en saluant le travail qu’il a fait pendant son court mandat au PQ. « Il a choisi sa famille et c’est tout à son honneur. Souhaitons maintenant que le prochain chef aura une oreille attentive à la Gaspésie, et plus spécialement à la Haute-Gaspésie. »

Bonaventure

Le député de Bonaventure, Sylvain Roy, s’est dit surpris de la décision de son chef. « Je suis surpris, parce que ça allait bien. Il prenait de l’expérience, était de plus en plus habile, ses points de presse s’amélioraient. Nous sommes déçus, mais on comprend sa décision. Il a choisi ses priorités », répond-il d’emblée.

Selon lui, Pierre Karl Péladeau a eu le temps de réaliser certaines choses pendant son règne : la création de l’Institut de la souveraineté et, surtout, son rôle d’opposition officielle en matière d’économie. « Il a réussi à démontrer que nous étions le parti de l’économie. Il était en train de se transformer d’entrepreneur individuel en entrepreneur pour la collectivité, pour le développement d’une nation », indique M. Roy.

Sylvain Roy est confiant que la poursuite du travail des députés puisse mitiger l’affaiblissement dû à la perte du chef. « Il faut que les députés continuent à faire leur travail, à être une opposition forte », note-t-il

Côte-de-Gaspé

Bien qu’il ait appuyé Alexandre Cloutier lors de la course à la chefferie, le député a affirmé avoir toujours eu un appui sans réserve de la part de M. Péladeau.

« Pierre-Karl était en bonne relation avec la totalité, sinon la grande majorité des députés. C’était un chef qui avait une belle lancée dans les derniers mois. Ça doit être un choix déchirant pour lui de quitter. C’est une nouvelle que je prends quelque part avec un peu de nostalgie. Il a été très à l’écoute pour moi comme député en Gaspésie et répondant des régions. Il m’a confié un mandat que je voulais et je suis reconnaissant pour ça. Chaque fois que j’ai eu besoin de son appui, je l’ai toujours eu à 100%, sans réserve et ça été important pour moi. Je suis allé en politique avec des convictions et des priorités à défendre, qui sont ma région et les régions. Ce point commun nous a ralliés et unis pour travailler ensemble dans la dernière année. »