INDUSTRIE. Le Créneau d’excellence en éolien a fait part de ses inquiétudes quant aux récentes coupures de postes dans des entreprises manufacturières de la région, et à d’autres qui pourraient survenir à moyen terme.

En effet, mercredi dernier, l’entreprise Fabrication Delta de New Richmond annonçait la mise à pied de 60 de ses 100 employés, principalement des soudeurs et des machinistes, faute de nouveaux contrats. Le lendemain, l’usine Enercon de Matane annonçait la mise à pied graduelle de 45 des 63 employés restants, entre la mi-mai et la mi-juillet. De plus, la situation est précaire chez LM Wind Power de Gaspé, dont le carnet de commandes ne va pas au-delà de septembre 2016, ce qui pourrait affecter les quelque 200 employés.

« Ce que le Créneau demande au gouvernement, c’est de lancer la nouvelle politique énergétique pour relancer le développement, et mettre l’industrie manufacturière au cœur de son plan d’action », explique le président du Créneau d’excellence en éolien, Alexandre Boulay.

Publicité – Lire la suite de l’article ci-dessous

Selon lui, il est important d’agir rapidement, puisque la perte de cette expertise extrêmement spécialisée pourrait avoir des conséquences irréversibles sur la région, où se trouvent les quatre plus grands manufacturiers du secteur éolien du Québec. Du groupe, seule Marmen de Matane pourrait maintenir sa cadence jusqu’à l’automne 2017.

Le Créneau espère que la politique énergétique, qui couvrira la période 2016-2025, puisse prévoir des projets de 300 à 350 kw/h par année, puisqu’à compter de 2025, le rééquipement des parcs existants pourra suffire à assurer le roulement des entreprises de la filière éolienne.

« Nos usines localisées en Gaspésie et dans la Matanie ont été grandement fragilisées par les reports successifs de la nouvelle politique énergétique et l’absence de nouveaux appels d’offres pour combler la situation à laquelle fait face l’industrie actuellement. Nos entreprises manufacturières ont démontré dans les dernières années leur capacité à exporter, mais à l’instar d’autres industries, une base de marché domestique est nécessaire pour justifier la présence des usines dans la région », indique le président

Le déploiement des parcs s’effectue depuis environ 2006, et une période de 20 ans est estimée avant de devoir les renouveler. Selon M. Boulay, l’industrie a démontré qu’elle pouvait être compétitive, avec des prix de 6,3 cents du kilowattheure, et la tendance à la baisse devrait se poursuivre. « Avec l’augmentation de l’efficacité, de plus grosses éoliennes, et le travail d’innovation de nos entreprises, on verra diminuer les coûts de l’énergie éolienne », note Alexandre Boulay.

En Gaspésie et en Matanie, l’industrie éolienne compte pour 1200 emplois directs, sur les quelque 5000 de la province.