L’entreprise nord-côtière, CanAquaculture, poursuit ses rencontres afin de concrétiser son projet d’élevage de saumons atlantique en circuit fermé à Grande-Rivière.

En effet, l’entreprise a rencontré mardi dernier le conseil municipal de la ville et, par la suite, un groupe de pêcheurs de l’endroit.

Selon le maire de la ville, M. Bernard Stevens, « le projet de CanAquaculture est un très bon projet. C’est un projet de 48 millions de dollars et créateur d’une bonne quarantaine d’emplois en trois phases. D’ailleurs, CanAquaculture veut s’installer sur des terrains, dans le Parc industriel de Grande-Rivière. »

Depuis plusieurs mois, la ville de Grande-Rivière est en démarche pour acquérir cet immense terrain situé dans un endroit stratégique, près de port de mer.

« Le Parc industriel appartient présentement au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Nous lui avons demandé qu’il nous cède le parc. Ils (le ministère) sont en train de le faire présentement. Le MAPAQ vient de donner un contrat à une firme d’arpenteurs. Il y a beaucoup de propriétaires de terrains dans ce parc qui compte plus de 205 000 pieds carrés. C’est sur une partie de ces terrains que CanAquaculture s’installera », précise le maire.

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Le maire Stevens affirme que le projet de CanAquaculture est important et les deux niveaux de gouvernement sont bien au fait du dossier.

Monsieur Stevens croit aussi que la venue prochaine de CanAquanculture à Grande-Rivière a eu des effets bénéfiques sur les inscriptions à l’école des pêches située elle aussi à Grande-Rivière.

« C’est un très beau projet et je crois que cela a eu un impact sur les inscriptions en aquaculture. Il y a 31 inscriptions en aquaculture cette année, alors qu’il n’y en avait aucune en 2013, quatre en 2014 et 17 en 2015. Il y en a plus cette année qu’au cours des trois dernières années. »

Bernard Stevens rappelle qu’il y a deux ans une certaine inquiétude planait à propos de l’avenir de l’école des pêches.  « Mais cette année, il y a 120 inscriptions, dont 60 reliés, au domaine des pêches. C’est important. Je le dis souvent, qu’on soit un industriel, un élu ou encore un simple citoyen, nous n’avons pas le choix d’être derrière ce projet-là. Pour nous, un seul emploi, c’est très important. »

Projet unique en Amérique

Rappelons que CanAquaculture veut construire un vaste complexe d’élevage de saumons atlantique au cours des années 2017, 2018 et 2019 à Grande-Rivière. Selon M. Jean-Sébastien Thériault, directeur des affaires publiques chez CanAquaculture, « c’est le premier projet de ce type à être implanté en Amérique. »

Grande-Rivière est l’endroit idéal pour implanter cette entreprise. Selon CanAquaculture, on retrouve dans cette ville des attraits importants : Merinov, l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec, une expertise régionale en aquaculture et produits de la mer, une proactivité du milieu pour la diversification économique et une population dynamique.

La mise en place de la première phase est évaluée à 16 millions de dollars (argent privé et subventions) et elle pourrait créer huit emplois directs et cinq emplois indirects.

Le système utilisé par l’entreprise pour l’élevage de saumon est tout nouveau ici en Amérique. « C’est un système en recirculation. Ce système existe depuis un  bon moment au niveau de l’Europe. Mais le modèle RAS2020 (une technologie norvégienne) est récent. Il existe aussi en Europe, mais ce sera la première implantation en Amérique », explique M. Thériault.

Selon le site web de l’entreprise, le système RAS2020 a les caractéristiques suivantes : utilisation d’un seul bassin (sur terre) pour l’élevage des poissons avec un système en eau salée qui peut contenir plus de 5 000 000 de litres d’eau. Ce système permet un taux de filtration du volume total en 15h et le temps de croissance est de 12 à 14 mois. Plusieurs avantages peuvent être tirés du système : contrôle total des intrants et des rejets, conditions de croissance idéales, absence de virus, parasite et braconnage et utilisation moindre de produits chimiques.

Dans ses activités aquacoles, l’entreprise a un second projet sur la table qui serait, lui aussi, implanté Grande-Rivière et qui pourrait être réalisé en 2019 au coût de 15 millions de dollars. Là aussi, le projet serait créateur de 13 emplois directs et indirects. Une usine de transformation est rattachée à ces deux premiers projets. La production serait destinée aux marchés canadien, américain, européen et asiatique.