Depuis l’entrée en vigueur de la loi interdisant la manipulation d’un téléphone cellulaire pendant la conduite automobile, force est de constater que les chauffeurs ignorent autant la réglementation aujourd’hui que lors de sa mise en application en 2008.

« Il y a beaucoup de progrès à faire en ce sens, explique le porte-parole de la Sûreté du Québec, Claude Doiron. Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, nous ne remarquons pas de diminution par rapport à ce type d’infraction. »

Les chiffres de la Société de l’assurance automobile du Québec semblent aller dans le même sens que les commentaires de la Sûreté du Québec. En Gaspésie, dans toutes les MRC, on remarque soit une augmentation des constats d’infractions entre 2008 et 2014 ou au mieux, une stabilisation. Toutefois, il est difficile de déterminer si les statistiques sont en hausse à cause du nombre croissant de délinquants ou simplement parce que les policiers donnent davantage de contraventions.

Le cellulaire au volant se classe dans le top 5 des causes d’accidents mortels ou blessures graves

Claude Doiron, porte-parole de la SQ

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Si on prend l’exemple de La Côte-de-Gaspé, on comptait 10 constats en 2009, avant d’atteindre un sommet de 32 infractions en 2013, puis 17 en 2014, la dernière année où les données sont disponibles (voir tableau).

Cette constance est semblable dans l’ensemble des MRC de la Gaspésie à l’exception des Îles-de-la-Madeleine où le nombre de constats a explosé, passant de 4 en 2008 à 96 en 2014.

  2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Îles-de-la-Madeleine 4 7 22 24 49 84 96
Rocher-Percé 3 15 15 25 27 23 23
Côte-de-Gaspé 2 10 8 11 7 32 17
Haute-Gaspésie 2 10 9 11 5 14 14
Bonaventure 2 9 10 21 21 37 32
Avignon 5 14 15 12 23 24 18
Total 18 65 79 104 132 214 200

Quant au Bas-Saint-Laurent, la MRC de Rimouski-Neigette était la championne des constats pour cellulaire au volant en 2014 avec 99, suivie par Rivière-du-Loup avec 84. Pour sa part, la Matanie n’a remis que 28 constats pour la même année.

À l’échelle provinciale, on remarque que le nombre de contraventions remises a stagné dans les dernière années avec une moyenne de 62 850.

Pour Claude Doiron, il s’agit d’un triste constat. « Le cellulaire au volant se classe dans le top 5 des causes d’accidents mortels ou blessures graves en compagnie de l’alcool, la vitesse et la ceinture de sécurité. De plus, avec les nouvelles technologies, les chauffeurs sont de plus en plus sollicités par toutes sortes d’appareils, soit un GPS ou même les tableaux de bord qui sont pratiquement rendus des mini-ordinateurs. »

L’utilisation du cellulaire en conduisant entraîne des contraventions allant de 80 $ à 100 $ ainsi que quatre points d’inaptitude.

Le porte-parole de la SQ, Claude Doiron rappelle que de passer quatre secondes sur son cellulaire équivaut à parcourir l’équivalent d’un terrain de football les yeux fermés. « À 90 km/h, l’impact peut être brutal. »