Plusieurs dizaines de citoyens de la Ville de Percé ont écouté patiemment les tenants et aboutissants du projet de rue commerciale dans le secteur ouest de la ville.
D’entrée de jeu, le maire, M. André Boudreau, a indiqué que plusieurs conseillers et lui-même ont toujours travaillé « pour aller chercher de l’argent neuf (pour le développement de la ville). On ne peut pas continuer d’augmenter les taxes chaque année auprès de la population. Alors nous proposons des projets autofinancés, comme celui de ce soir, car nous essayons de trouver des projets de développement qui pourront rapporter de l’argent et qui vont s’autofinancer. »
Il ajoute : « Ce soir nous vous présentons un projet que nous avons élaboré, ici, à la Ville de Percé et que nous avons contrevérifié avec la firme AECOM. Nous demandons aux gens de bien regarder ce projet et de faire votre propre évaluation. »
L’urbaniste, Lisa Marie Gagnon, a présenté les grandes lignes du projet, mais aussi tout le travail fait en aval de ce concept, une démarche de réflexion collective (sur l’avenir du village). Menée de 2011 à 2015, Percé, milieu de vie! est une démarche qui vise à favoriser le développement stratégique du village de Percé dans l’intérêt commun de toute la communauté, selon une vision d’ensemble à long terme, élaborée autour d’un consensus entre les différents acteurs – résidents, intervenants de l’industrie touristique, commerçants, gens d’affaires, professionnels municipaux, conseil municipal.
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Rappelons que le projet de Percé est la création d’une rue commerciale entre la route 132 et le Géoparc pour un coût de 1,5 M$ environ. Sur cette rue, 10 lots au total, pourront être vendus à des gens qui créeront de petits commerces. De nombreux espaces de stationnement seront aussi créés.
Cette démarche est basée sur trois constats : diminution et vieillissement de la population, mono-industrie du tourisme dans la ville et l’achat en 2011 le terrain de camping de la SEPAQ.
C’est l’achat de ce terrain de camping qui a mis en marche le projet de la nouvelle rue de Percé, un tronçon qui fait moins de 150 mètres. Grâce à la concrétisation de cette nouvelle rue, la ville pourra se donner une « entrée vers l’intérieur du terrain ».
L’entrée passe près du pub Pit Caribou, de la Coop, jusqu’à la guérite du camping et qui mènera jusqu’au Géoparc. Cette rue n’est pas municipalisée présentement, mais elle le deviendra jusqu’au bâtiment du Géoparc.
Avec la mise en place de cette nouvelle rue, environ 10 terrains deviendront disponibles pour ceux qui désirent y aménager des commerces qui devront être conçus pour favoriser leur utilisation durant toute l’année.
La rue sera conçue comme une rue d’ambiance, avec circulation automobile et aussi une bonne place pour les piétons. « Cette rue viendra s’intégrer entre le contexte, très patrimonial, à cette intersection avec les bâtiments Le Pirate et le Belle-Anse et le bâtiment Pit Caribou qui mène vers un bâtiment très contemporain, le bâtiment du Géoparc. Ce sera une rue de transition qui sera conçue de façon à bien s’intégrer à notre trame urbaine et qui laissera place, bien sûr, à l’expérience des visiteurs et des gens de la région », explique l’urbaniste.
Ajoutons que Le Plan particulier d’urbanisme (PPU) et le Guide qui accompagne les conditions de vente, en cours d’élaboration présentement, devront faire l’objet d’une consultation publique, avant d’être adoptés officiellement.
Coûts de construction
Selon le rapport d’AECOM, les coûts de construction ont été estimés par la firme ARPO Goupe-Conseil et sont estimés à 1 372 234$ avant contrôle de qualité et taxes. Le contrôle de qualité est estimé à 3% du coût des travaux. Puisque la Ville récupère 100% de la TPS et 50% de la TVQ, seul le 50% restant de la TVQ a été ajouté au coût des travaux. Finalement, des frais d’incidents de 20% sont ajoutés au coût des travaux après taxes. Puisque ce montant est variable et représente un maximum, il a été testé à 10% et 0% dans les analyses de sensibilité. Au total, le coût maximal du projet est estimé à 1 778 209$.
La Ville de Percé est éligible pour une subvention équivalente à 20% de 1,1 million pour un projet d’aménagement de rue dans le cadre du programme de Taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ). Elle a choisi de faire la demande de cette subvention au projet d’aménagement de la future rue commerciale puisqu’aucun autre projet actuellement à l’étude n’y est éligible. Cette subvention de 220 000 $ est donc déduite des coûts du projet. Le coût total net de l’investissement est donc de 1 558 209$ et sera déboursé en 2016.
« Ne rien faire n’est plus une solution. Quand on est en développement et quand on est fragile comme la ville de Percé peut l’être malgré sa façade qui est bien, c’est une ville qui est fragile parce que nous ne sommes pas beaucoup de monde à payer. Quand on n’explique pas (le projet) comme on va le faire ce soir, et qu’on dit n’importe quoi, c’est inquiétant. Inquiétant surtout pour les personnes vulnérables. »
André Boudreau