Le gouvernement du Québec a annoncé la semaine dernière la tenue d’un sommet sur le transport aérien régional, dans le but avoué d’en maximiser l’accessibilité.

En Gaspésie, comme dans bien d’autres régions, les tarifs sont rébarbatifs pour le commun des mortels et la situation a souvent été décriée. Rares sont ceux qui peuvent se permettent d’allonger plusieurs centaines de dollars pour faire le trajet entre Gaspé et Montréal, surtout lorsqu’on lorgne ce qui se fait ailleurs.

Par exemple, pour un départ de Montréal le samedi 10 septembre et un retour une semaine plus tard, le 17 septembre, il en coûte 815$ avec Air Canada pour se rendre au bout de la péninsule gaspésienne. Pour se diriger vers Paris, aux mêmes dates : 808$. Pour Vancouver : 637$.

Évidemment, il faut comparer des pommes avec des pommes et une foule de variables sont à considérer. L’offre et la demande, le modèle d’affaires ainsi que les facteurs démographiques et socioéconomiques ont leur importance, mais reste que plusieurs rêvent du jour où une compagnie à très bas prix puisse relier les différentes régions du Québec entre elles, ou encore la métropole.

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En Europe, les prix peuvent être ridiculement bas. Un vol aller-retour entre Dublin et Bruxelles, toujours du 10 et 17 septembre, ne coûtait que 51$ avec Ryanair au moment d’écrire ces lignes. Avec un vol direct de 1 h 45, de surcroît. Pour des destinations moins prisées, comme de Bratislava, en Slovaquie, à Bâle, en Suisse : 172$. Mais un tel modèle serait-il envisageable au Québec sans qu’un éventuel transporteur ne s’y casse les dents? Nous avons posé la question au ministre de l’Énergie, Pierre Arcand, qui a conjointement lancé ce sommet sur le transport aérien régional en compagnie de son collègue aux Transports, Jacques Daoust.

Croyez-vous que le Québec (et conséquemment la Gaspésie) pourra un jour avoir sur son territoire des transporteurs aériens à bas prix comme on en retrouve en Europe?

L’objectif de notre démarche est d’entamer une réflexion sur les moyens disponibles afin d’améliorer le transport aérien régional. Donc, pour l’instant tout est sur la table. Avant de trancher sur une solution, nous devons concerter les différents groupes concernés par cet enjeu : les municipalités et les instances régionales, l’industrie touristique dans les régions, les entreprises privées qui ont à transporter leur personnel, les ministères qui ont à transporter certaines clientèles et leurs employés. Après avoir fait cette consultation, il nous sera possible d’élaborer des pistes de solution.

Un vol Bruxelles/Dublin peut coûter environ 70$. Est-ce utopique de penser qu’un jour nous pourrions avoir un tel prix, par exemple pour un vol Gaspé/Montréal, considérant nos bassins de population respectifs?

Le marché européen et nord-américain sont très différents. Le prix des billets d’avion est intrinsèquement lié au modèle d’affaires du transporteur aérien. Notre objectif pour l’instant est d’avoir une vision globale de la problématique.

Sans vouloir mettre la charrue devant les bœufs, avec la tenue de ce sommet, avez-vous déjà des idées à savoir comment on pourrait faire diminuer le coût des billets d’avion vers les régions?

Aucune piste de solution ne sera écartée. Mais nous voulons avant tout évaluer les meilleures pratiques qui sont appliquées dans d’autres juridictions afin d’élaborer un plan d’action concret.