Le conseil municipal de la Ville de Percé retarde d’un an la construction d’un tout nouveau quai payé par Ottawa en raison d’une mésentente avec les bateliers.

Après avoir reçu la promesse officielle d’Ottawa de reconstruire le quai à partir de cet automne (construction terminée avant l’été 2017), le maire André Boudreau avait entrepris, il y a quelques années, des négociations avec les bateliers pour établir une fois pour toutes une réforme maritime. Elle n’a pas tenu la route…

Un peu d’histoire

André Boudreau se souvient de la situation à son arrivée à la mairie de la ville, en 2013. À cette époque, il y avait une entente entre la Ville et Pêches et Océans Canada (MPO), une entente de dessaisissement du quai à deux volets : soit que Percé conserve le quai avec en prime la somme de 1,5 M$ ou encore Ottawa garde son quai pour le défaire.

Publicité – Lire la suite de l’article ci-dessous

« À partir de là, la chicane a pogné, affirme le maire Boudreau. On a dit non, ça ne se passera pas comme ça. C’est à partir de là qu’on (conseil de ville) s’est dit qu’il fallait mettre en branle une réforme maritime à Percé, c’est-à-dire, créer une harmonie entre le Parc national, l’industrie touristique de Percé et les transporteurs (bateliers). À ce moment, le quai devenait un outil indispensable à cette harmonie. »

En mai 2014, le maire a rencontré l’ensemble des transporteurs pour les informer de la situation. « C’est à ce moment que j’ai proposé une réforme, précise André Boudreau. La première étape est de vous regrouper. Quand il y aura un quai neuf, il y aura une billetterie centralisée (informatisée) qui me permettra d’aller chercher un pourcentage des revenus pour les dépenses du quai et pour garantir aux résidents de Percé que jamais ils ne paieront de taxes pour ça (quai). » À cette époque, tout semblait être clair et acceptable pour tout le monde…

Après des négociations avec le propriétaire du quai de Percé, Pêches et Océans Canada, la Ville a réussi à faire confirmer que le quai sera reconstruit en 2016-2017, aux frais d’Ottawa, pour ensuite être cédé à la Ville une fois les travaux terminés à sa satisfaction. Le MPO a toujours gardé sa position : le quai de Percé ne fait plus partie de son mandat et, à défaut de trouver un repreneur, il sera démoli. Du côté du conseil municipal, la décision de reprendre le quai est toujours conditionnelle à son autofinancement par l’activité commerciale qu’il générera.

Plus de billetterie

Entre temps, les rumeurs allaient bon train et l’idée d’une billetterie centralisée ne tenait plus la route… Aujourd’hui, affirme André Boudreau, « je me retrouve au dead line pour une construction en 2016 et ils ne veulent plus (d’une billetterie centralisée). Ils veulent qu’Ottawa garde le quai et que Québec finance son entretien. Alors j’ai demandé au ministre de reporter la construction, s’il veut bien, en 2017. »

Quant à la longueur du quai (106 mètres) le maire rappelle que c’est un projet évolutif et que le fédéral est ouvert à faire des modifications acceptables pour tout le monde.

En conclusion, le maire affirme : « À partir d’aujourd’hui, je (la ville) ne suis plus là. Nous sommes ouverts à ce que les différentes organisations présentent des plans d’affaires pour le quai. Ces plans devront démontrer un réel partenariat entre la SÉPAQ, l’industrie touristique et les transporteurs. À ce moment, nous allons faciliter le transfert. Après ça, nous à la ville, on s’occupera de nos chemins », dit encore le maire.