La dégradation des zones côtières, dont celles du Bas-Saint-Laurent et de La Gaspésie, est telle que la situation est jugée urgente par un groupe de chercheurs.

Le consortium de recherche sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques Ouranos dévoilait mardi les résultats de trois études majeures sur les impacts des changements climatiques sur les zones côtières du Québec.

Et c’est sans compter les impacts indirects des changements climatiques sur l’économie régionale, la santé, le tourisme et les écosystèmes

Laurent Da Silva, économiste principal chez Ouranos

« Cette dégradation pourrait avoir de graves conséquences économiques et environnementales sans une intervention rapide et concertée », soulignent les chercheurs dans un communiqué.

Au cours des 50 prochaines années, l’érosion des côtes pourrait ainsi mettre en danger des milliers de bâtiments publics et privés, mais aussi des infrastructures routières et ferroviaires, pour des pertes totales évaluées à plus de 1,5 milliard$, soit 498,7 M$ au Bas-Saint-Laurent, 247,3 M$ sur la Côte Nord et 776,9 M$ en Gaspésie/Iles-de-la-Madeleine.

« Et c’est sans compter les impacts indirects des changements climatiques sur l’économie régionale, la santé, le tourisme et les écosystèmes, qui pourraient encore faire augmenter la facture », selon Ouranos.

Une scène des grandes marées de 2010 à Sainte-Luce.
Photo TC Media – Pierre Michaud

Coût de l’inaction

Les études en question portent sur trois enjeux, soit l’analyse coûts/avantages des options d’adaptation en zone côtière, les coûts globaux de l’érosion sur les infrastructures, ainsi que l’impact du coincement côtier sur les écosystèmes côtiers.

« Ces études prouvent que, dans la majorité des cas, le coût de l’inaction face aux changements climatiques et aux risques qu’ils engendrent est nettement supérieur au coût des interventions qui pourraient – et devraient – être entreprises », soutient le directeur général d’Ouranos, Alain Bourque.

Dans 76 % des cas, il est plus rentable d’un point de vue économique d’agir que de ne rien faire. D’après l’étude, les mesures d’adaptation potentielles permettraient d’éviter une large part des coûts liés aux changements climatiques. Les avantages de telles interventions permettraient des économies allant de 25 000$ à plus de 700 M$.« Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas en rigidifiant systématiquement les côtes au moyen de structures fixes que le littoral est le mieux protégé et que les meilleures décisions sur le plan économique seront prises, selon Laurent Da Silva, économiste principal chez Ouranos. « [C’est] plutôt en préservant des écosystèmes côtiers en santé, plus résilients et capables de s’adapter d’eux-mêmes aux changements climatiques. »

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