Les signalements retenus pour mauvais traitements psychologiques sont en augmentation en Gaspésie et aux Îles de la Madeleine.

Que ce soit le dénigrement, l’indifférence, des menaces, de l’exploitation ou encore du rejet affectif, les dommages sont pernicieux chez les jeunes qui en sont victimes et un conflit sévère de séparation des parents peut souvent en être la cause.

Dans la région, un signalement retenu sur quatre (25%) fait à la DPJ est directement lié aux mauvais traitements psychologiques. Cette proportion était de 17,3% l’an dernier. Les signalements sont d’ailleurs passés de 107 à 157 en un an et cette problématique arrive au deuxième rang derrière les cas de négligence (26,3%).

Signalements retenus par problématique / Gaspésie les Îles
  2013-2014 2014-2015 2015-2016
  Total % Total % Total %
Abandon 2 0,3% 4 0,6%    
Abus physique 105 16,6% 102 16,5% 111 17,7%
Risque sérieux d’abus physique 42 6,7% 65 10,5% 37 5,9%
Abus sexuel 34 5,4% 25 4,0% 10 1,6%
Risque sérieux d’abus sexuel 14 2,2% 31 5,0% 14 2,2%
Mauvais traitements psychologiques 108 17,1% 107 17,3% 157 25,0%
Négligence 192 30,4% 149 24,0% 165 26,3%
Risque sérieux de négligence 67 10,6% 78 12,6% 71 11,3%
Troubles de comportement sérieux 67 10,6% 59 9,5% 63 10,0%
TOTAL 631 100% 620 100% 628 100%
*Source CISSS de la Gaspésie et des Îles

Diane Perron, directrice de la protection de la jeunesse en Gaspésie et aux Îles.
Photo TC Media – Jean-Philippe Thibault

Ce n’est donc pas un hasard si les DPJ d’un peu partout en province ont mis l’accent sur ce sujet aujourd’hui lors de leur bilan annuel, en soulignant les répercussions qui s’ensuivent tant sur le plan affectif, social, cognitif et physique.

« C’est un mal silencieux parce qu’on en parle peu. La menace que les mauvais traitements psychologiques représentent pour la sécurité et le développement des enfants a longtemps été sous-estimé […] La multitude de recherches et d’études faites sur le sujet ne laisse plus de doute. Cette problématique est une forme répandue de maltraitance envers les enfants et fait d’importants ravages chez ceux qui en sont victimes », explique la directrice de la protection de la jeunesse en Gaspésie et aux Îles, Diane Perron.

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Dans toute la province, sur un total de 34 911 signalements retenus, ce sont 5 492 d’entre eux qui sont en lien avec les mauvais traitements psychologiques, soit une proportion de 15,75%.

De manière globale, le CISSS de la Gaspésie et des Îles a retenu 628 signalements en 2015-2016, comparativement à 620 l’an dernier et 631 l’année précédente. « Chaque parole et chaque geste peuvent laisser chez l’enfant une blessure, une empreinte comme les traces laissées sur une feuille qu’on froisse. Notre responsabilité est d’agir ensemble pour la garder intacte, afin que chaque enfant puisse y dessiner une image de lui-même, toute en couleurs et en lumières, qui lui permettra de garder espoir et de marcher la tête haute vers l’avenir », relate Mme Perron en guise de conclusion.